Article du 30/07/2019
Depuis janvier 2015, la France est confrontée à une nouvelle forme de « menace » issue du terrorisme islamiste. L’état d’urgence a été décrété par le Président de la République le 14 novembre 2015 et celui-ci permet aux autorités administratives de prendre des mesures exceptionnelles en matière de sécurité qui sont susceptibles de porter atteinte aux droits et libertés des personnes.
Par définition, il s'agit de l’outil de protection destiné à faire face à une menace avérée pour la société ainsi que sa population. Mais l’évènement du 14 juillet 2016 à Nice, a fait émerger une nouvelle notion de stratégie de substitution de la part des terroristes.
Un concept émergent qui est celui de « l’adaptation » de la part des terroristes avec un objectif qui consiste à passer sous les radars des autorités tout en restant en France. Un concept opératoire qui fait évoluer la menace avec une typologie d’individus difficilement détectable car « le terroriste apprenti » est intégré dans la société d’aujourd’hui et le monde du travail.
Ce terroriste apprenti utilise des modes opératoires aussi violents et potentiellement meurtriers que dans les zones de guerre. La différence se fait au niveau de mise en œuvre de son plan d’attaque et sur la façon de mener son mode opératoire pour déjouer les dispositifs de protection. Si le terroriste apprenti se rend compte d’un durcissement de la cible, il change d’objectif. Et c’est la société tout entière qui devient une cible.
Pour autant, l’objectif du terroriste ne suppose généralement pas de se confronter directement à des dispositifs de protection durs, là où il a été établi un plan de prévention des risques. Nous avons pu constater dans le cadre de l’Euro 2016, l’efficacité des dispositifs de protection à la suite d’une analyse des risques ainsi qu’à l’intégration de la sûreté en amont de l’organisation de l’événement.
En effet, à la suite d’un audit de vulnérabilité de sûreté et de sécurité ; les procédures et les plans de gestion de crise avaient été établis.
De par sa nature, l’entreprise de type PME est une cible molle, car elle est moins protégée avec parfois un manque total de stratégie sûreté pour la protection de ses activités et de ses collaborateurs.
Et pourtant l’entreprise à non seulement le devoir moral d’assurer la protection de ses collaborateurs, mais elle a de plus l’obligation légale de mettre en œuvre les moyens de sécurité et de sûreté.
Mais avant de pouvoir mettre en œuvre un audit sécurité et de sûreté avec des outils pour se protéger et se sécuriser, il est nécessaire d’avoir une réflexion stratégique globale.
L’entreprise a toujours été une cible, sur ses moyens de production, économique afin de la voler ou la rançonner. Mais depuis quelques années et plus particulièrement à la suite des attentats de 2001, elle est devenue vulnérable au niveau de ses dirigeants et de ses collaborateurs.
Même si de nombreuses études montrent que la gouvernance des entreprises a bien pris conscience des menaces et de la malveillance, cela concerne essentiellement des multinationales qui sont déjà mieux préparées autour d'une véritable direction sûreté.
Mais pour les entreprises intermédiaires ou de type PME, la vision de la sûreté n'est parfois absolument pas prise en compte. Ce sont les évènements qui sensibilisent les dirigeants et parfois beaucoup trop tard. Car, cela génère des conséquences financières, de réputation, de responsabilité pour l’entreprise et son dirigeant sans plan de sûreté et de communication de crise.
L’entreprise doit prendre conscience que pour rester à un niveau de risque acceptable, l’évolution culturelle doit avoir lieu et elle doit intégrer le « principe de précaution ». Il n’est pas nécessaire d’attendre « une attaque » qui va mettre en évidence une vulnérabilité organisationnelle de la protection et de devoir faire face à la crise pour établir un système de management de la sûreté.
L’entreprise présente sur le territoire français de type PME, doit prendre conscience que nous sommes en zone dégradée et elle doit en accepter les conditions afin de mieux se protéger. Face à cette nouvelle forme de violences, le terroriste apprenti qui est radicalisé, utilise des outils du quotidien et improvise pour en faire des armes par destination afin d'atteindre notre modèle culturel.
Les périmètres et les dispositifs de sécurité sur le territoire ne correspondent plus à la menace et aux attaques. La sûreté doit être intégrée dès le départ de façon globale pour se protéger.
Le policier et le gendarme qui est sur la voie publique, n’a pas pour mission de protéger l’entreprise ainsi que ses collaborateurs face à la menace. C’est à l’entreprise de détecter, prévenir toutes formes de menaces qui pèsent sur son patrimoine. C’est à l’entreprise de manager des risques sûreté et de malveillance et se prendre en charge, car c’est elle qui est responsable.
Mais comment faire lorsque l’entreprise de type PME n’a pas les moyens pour se payer le luxe d’un directeur ou une direction sûreté, spécialiste de la gestion de crise, des risques avec une bonne expertise sûreté, et un excellent réseau d’experts ?
L’entreprise peut dès lors faire appel à un référent externe spécialisé, qui au travers de son expérience en stratégie et en intelligence économique, pourra, sur la base d’informations recoupées, faciliter la mise en place de plans de sûreté préventifs.